Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 21:53

Dans le Grand Lyon, on a le choix en ce moment pour voguer sur l’eau gratuitement (ou presque). Voici deux occasions à saisir pêcher, car à durée limitée !

Le 1er bon plan est écologique et slow :

Depuis début août et jusque fin octobre 2011, une navette 100% énergie renouvelable circule sur le canal de Jonage. Son « carburant » ? L’eau et le soleil. Les moteurs puisent dans une batterie d’une tonne, alimentée par les 50 m² de panneaux solaires et rechargée chaque nuit par la centrale hydroélectrique de Cusset. L’alliance de ces deux sources d’énergie est indispensable car, avec le photovoltaïque seul, il y a un risque de croisière écourtée [un gros nuage… et le circuit touristique tombe à l’eau ;-D]. Le prototype, un catamaran de 17 mètre de long [venu d’Espagne en remontant fleuves et canaux, d’où un retard dans le début de l’expérimentation] est loué par le Syndicat Intercommunal d'Aménagement du Canal de Jonage, en partenariat avec Edf.

Au-delà des considérations techniques, qui sont bien expliquées par le personnel navigant, l’expérience est sensorielle. Mettez à contribution l’ouïe et l’odorat : on n’entend ni ne sent rien ! Pas de bruit de moteur, de raclement à fond de cale, de jet crasseux et malodorant de gasoil… Vous pouvez passez en « mode slow » et vous laissez bercer par le doux mouvement du navire qui évolue sans à-coup et ne laisse pas de vague de sillage derrière lui, contrairement à une embarcation habituelle. Concentrez-vous sur le paysage qui défile : profil de la digue artificielle bordant les 19 km de canal [dont la construction s’est achevée en 1899], barrage de Jonage, façade imposante de la centrale hydroélectrique de Cusset, déversoir, jupes des ponts sous lesquelles on se faufile (ponts de la sucrerie, de Meyzieu, d’Herbens). Et gardez un œil sur la nature tout autour de vous : castors, ragondins et tortues peuvent improviser une apparition, surtout, une grande variété d’oiseaux sont observables (apportez vos jumelles) : cormorans, hérons, foulques, aigrettes, cygnes [oiseau de lac type car il n’aime pas le courant]. Moins visibles, les poissons sont également de la compagnie, profitant d’un canal profond d’environ 5 mètres (et même 9 mètres vers le pont de Meyzieu) : brème, tanche, sandre et deux espèces invasives, la perche du Canada et le silure.

DSC02151.JPGLa croisière, au terme de 2 heures de sérénité mais aussi de pédagogie, est instructive sur les plans historique, technique et environnemental. A mon avis, le 3ème aspect doit être accentué pour en faire un véritable atout lorsque la prestation deviendra payante. Il pourrait être intéressant de prêter aux participants des brochures sur la faune et la flore visibles ainsi que l’équipement adéquat pour leur observation (jumelles).

Pour finir, une petite proposition de circuit pour ceux qui auraient embarqué au Pont d’Herbens : « larguez les amarres » jusqu’à la ferme des Allivoz (15 minutes à pied), pour visiter leur jardin pédagogique croquignolet !

Désormais, si vous voulez profitez des dernières semaines de cette expérimentation gratuite, il faut guetter [patience et persévérance !] les places disponibles sur le site web du Grand large.  

Sinon, testez la navette citadine lyonnaise.

 

Le 2ème bon plan en matière de navette fluviale est celle de la Biennale d’Art Contemporain (BAC) de Lyon. Je suis une « abonnée » depuis sa création et en profite donc tous les deux ans !

Si vous êtes fan d’art contemporain, profitez de cet événement lyonnais incontournable et ne méprisez pas la croisière fluviale qui est une de ses « plus-values ».

Si vous détestez l’art contemporain, prenez votre billet rien que pour la navette et sillonnez Rhône et Saône.

Dans un cas comme dans l’autre (amateur d’art contemporain ou non), tentez le parcours du nord (Musée d’art contemporain) au sud (Sucrière) en passant par le cœur de Lyon (quai au niveau de Bellecour et de la fameuse « verrue bariolée »), de jour comme de nuit, durant l’été indien comme dans les frimas de décembre ! C’est l’occasion de franchir le Confluent [Séquence émotion !], d’avancer sans effort en narguant les sportifs des berges du Rhône, de faire une croisière nocturne [la nuit tombe vite en fin d’année] sur un bateau mouche qui mériterait d’être aussi prisé que ceux de Paris. Et tout cela est possible avec comme simple ticket d’entrée celui de la Biennale (prix sans réduction : 12 euros pour 4 lieux d’expo).

Convaincus ? Voici alors les informations pratiques :

- La navette circule les samedis et dimanches de septembre à décembre 2011

Ses horaires sont consultables sur les « abriboat » [cf. abribus] des 3 stations, qui sont :

1)      Bellecour (station d’amarrage principale) desservant la Fondation Bullukian. Depuis cette station, on peut rejoindre les deux autres (attention à ne pas se tromper de sens).

2)      Musée d’Art contemporain de Lyon (Cité internationale)

3)      Sucrière (quartier de la Confluence)

 

- 30 minutes de trajet entre chaque station

- 1 départ toutes les heures à chaque station, soit :

entre 13 et 18h de Bellecour

entre 13h30 et 18h30 du MAC de Lyon (terminus à Bellecour à 19h)

entre 13h30 et 18h30 de la Sucrière (terminus à Bellecour à 19h)

 

Et voguent les flots !

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 19:19

L’opération Nettoyons la nature Lyon 2011 a été un bon cru : temps idéal, bonne humeur générale, présence festive d’un pré-ado motivé [merci T.], parcours rapidement et efficacement arpenté, encouragements de passants [la majorité des passants reste cependant indifférent]…

Voici en quelques chiffres simples le bilan des 3h passées à ramasser les déchets dans le 3ème arrondissement, à proximité de la ligne de tramway T3, en amont de la gare de Villeurbanne.

NetLyon2012.jpg

Ont été ramassées par 4 adultes et 1 ado :

-          180 cannettes en alu

-          79 bouteilles en plastique

-          28 bouteilles en verre

-          3 boîtes de conserve

-          11 kg de déchets divers

A prévoir en 2012, le recensement des paquets de cigarettes car leur nombre est impressionnant.

Parmi les déchets ramassées, les curiosités de cette édition  2011 : rétroviseur, étui à lunette, brosse à dent, antenne radio, volant de badminton, chaussures et chaussettes dépareillées, tuyau et… pneu.

A l’année prochaine !

Et si vous voulez comparer avec l'édition 2011 : lire ici.

Partager cet article
Repost0
23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 19:23

Dennez, Frédéric, La Nature, combien ça coûte ? Pourquoi l’écologie n’est pas l’ennemi de l’économie ?, Paris, Delachaux et Niestlé, 2007, 223 p.

Un mot sur le sous-titre : si l’économie n’est pas l’ennemi de l’écologie, le (néo-)libéralisme, si.

A lire pour appréhender les théories et théoriciens de l’économie au fil de l’histoire, la transformation économique de la société occidentale depuis le moyen-âge, les réflexions sur la notion de prix apposé à la nature et les solutions contemporaines expérimentées dans ce domaine.

5         idées retenues et commentaires :

- L’Homme a rompu progressivement avec la terre et le réel

Jusqu’au 18e siècle, l’homme, avant tout « paysan » (lui, sa famille ou son environnement) reste conscient des limites de la terre (les famines lui rappellent régulièrement la dure réalité). Il appartient à un système qui, tout en bénéficiant des progrès techniques ou de l’ouverture liée au commerce,  a intégré que les ressources naturelles sont un « don gratuit » qui perdure à condition de prendre soin de l’entretenir (semences, engrais, amendements). C’est le principe de la 1ère (et dernière ?) théorie économique naturaliste : la physiocratie (« pouvoir de la nature »). Avec la Révolution industrielle, c’est l’industrie qui entraîne pour la 1ère fois le commerce. « Son offre de produits anticipe la demande qu’elle cherche perpétuellement à élargir ». Puis le capitalisme accélère le phénomène et la rupture avec le réel est consommée : « Quittant la terre pour l’usine, les paysans offrent leurs mains à un système qui fonctionne selon des règles et des rythmes artificiels qu’aucun de leur ancêtre n’avaient connu ». On en constate le résultat aujourd’hui : combien reste-t-il d’agriculteurs ? Plus beaucoup. Qui gouverne le monde ? Les financiers, non ?! Mais avec quoi se nourrit-on ? Des actions basées sur le cours du blé ou du pain de boulanger ? Donc cette coupure avec le réel, matériellement et intellectuellement, n’est pas anodine sauf à considérer que la société future se passe de nature et doit être à 100% artificielle (cf. vision de bd de science-fiction). On a encore le choix d’un autre avenir pour le moment.

- Le néolibéralisme retombe toujours sur ses pieds, et sur les nôtres par la même occasion : aïe !

« Que la nature abonde ou se raréfie, l’économie sait toujours de quelle façon l’utiliser ». Considérée comme illimitée, la nature n’a pas de coût. Elle est considérée comme une corne d’abondance intarissable. Comme elle est assimilée à un « bien gratuit », les systèmes économiques, de plus en plus productifs à partir de la Révolution industrielle, en usent et en abusent. A force d’être surexploitée, de servir de réservoir de ressources jugées, à tort, inépuisables, la nature apparaît limitée. L’économie actuelle peut alors lui attribuer une étiquette en euros ou en dollars… et la note va être salée puisque certains de ses « produits » (énergies fossiles, eau potable, climat tempéré peut-être…) sont sur le point de devenir rares ! Et ceux qui tiennent les manettes du système économique actuel (néolibéralisme) restent du bon côté du tiroir caisse.

- La notion de service rendu de la nature est estimable (quantifiable) et inestimable !

La nature rend d’innombrables services à l’Homme, et ce, gratuitement : régulation des gaz atmosphériques [pouvoir respirer], régulation du climat [ne pas griller au soleil ni se transformer en « eskimos »], protection contre les inondations [une zone humide, la mangrove… sont des barrières naturelles contre crues et raz-de-marée, plus efficaces et moins coûteuses que des digues humaines], régulation des cours d’eaux et nappes phréatiques, formation des sols, reproduction des végétaux grâce à la pollinisation des fleurs [vous préférez payer vos légumes au prix de la vanille, pollinisée à la main ?], contrôle de la chaîne alimentaire, activités physiques et de loisirs ou spirituelles [crapahuter puis méditer en montagne] et, bien sûr, production de nourriture [la pilule alimentaire de science-fiction me coupe l’appétit]. La valeur de chacun de ces avantages en nature se chiffre (idée novatrice qui naît avec le rapport réalisé en 2005 par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) sur l’état des écosystèmes de la planète), en milliards d’euros par an ! Et ils n’ont pas d’équivalent créés par l’Homme.  

- Il faut relativiser l’optimisme scientifique

Oui, je sais que la Science fait des miracles mais le bon sens doit nous pousser à préserver ce qui fonctionne bien naturellement. Au vu de la liste des services que la nature rend, il n’est pas possible de la considérer comme remplaçable par la technologie, la science ou l’agriculture. En revanche, si nous saccageons les écosystèmes, nous serons amenés à trouver des solutions de haute technicité et irrémédiablement hors de prix. Faudra-t-il un jour créer des machines pour remplacer un air vicié (alors que le plancton marin capte des tonnes de CO² sans qu’on s’en aperçoive) ou rendre potable l’eau devenue imbuvable ? Quel gâchis ! Car si les écosystèmes subsistent harmonieusement, ils permettent à l’homme de vivre, de se développer et de profiter du progrès.

- « Un écosystème, comme un organisme vivant ou un monument historique, est beaucoup plus que la somme des parties qui le composent ».

J’aime beaucoup ce parallèle fait entre nature et culture, que l’on peut étendre au social (un groupe d’amis, des collègues soudés). Je pense que, dans la vie (non dans la sphère matheuse),   1+1 ≥ 3. Ainsi, dans le milieu naturel, les espèces entretiennent des relations entre elles, créent des échanges ou des synergies, se rendent des services, ce qui augmente leur capacité d’action ou de protection. L’auteur rappelle « l’extraordinaire interdépendance des éléments constitutifs des écosystèmes », ce qui fait leur force et qui conduit ainsi à ce qu’un milieu naturel résiste bien aux interventions (« stress ») humaines. Mais cette résistance a ses limites. Si les dégâts occasionnés sur un écosystème peuvent mettre du temps à apparaître, ils n’en sont pas forcément moins présents. Et l’auteur utilise la métaphore du tricot (adaptable à la biodiversité) qui perd une maille (disparition d’une espèce) ou dont la maille est mal réparée (espèce de remplacement). Au final, le tricot est fragile (même si cela ne se voit pas) et ne peut que s’effilocher. Les naturalistes le disent : la diversité de la faune et de la flore est un bien précieux, utile à l’homme, et nécessaire à sa survie sur une planète faite de terre, d’eau et de gaz. Avons-nous déjà dénaturé la planète au point que nous puissions nous passer de biodiversité ?

Partager cet article
Repost0
19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 20:20

J’aime lire ! Je dévore des romans, des nouvelles, des bds, des essais, des documentaires, des articles… Je m’approvisionne en nourriture culturelle dans les bibliothèques et j’accepte bien volontiers qu’on me prête des livres, surtout en littérature. Lire ce que quelqu’un d’autre a aimé ou me conseille me plaît : c’est une proposition de réjouissance future et un passage de relais amical ou complice, un cross-booking personnalisé. Je me fie aussi beaucoup aux présentoirs des bibliothèques [merci aux petites mains qui les font léviter jusque là avec intelligence] pour attiser ma curiosité. Ce sont les seules têtes de gondoles auxquelles j’accepte de succomber. De toute façon, si je n’accroche pas à un texte, je change d’occupation pour lui donner une ultime chance plus tard ; si le livre m’ennuie, je saute des pages allègrement. Quand le style m’indiffère, que l’histoire est molle mais que j’ai quand même envie d’en connaître la conclusion : alors je sprinte en diagonale jusqu’à la fin, m’accrochant aux seules « prises » du récit nécessaires pour comprendre la trame [quitte à dévisser un peu sur la paroi du sens]. Les livres me divertissent, me dérident, m’exaltent, m’euphorisent intellectuellement ou, plus sobrement, m’accompagnent dans les transports, m’informent, m’ouvrent l’esprit ou encore me préparent au sommeil. A moi de choisir le bouquin qui convient à l’humeur et au désir du moment.

 

Il est certains ouvrages qui sont comme un accès au monde et dont la lecture me donne l’impression [physiquement ressentie quand ça chauffe dans la caboche] de repousser les cloisons de mon cerveau ou de constituer quelques unes des clés qui ouvrent des passages vers la compréhension du monde. D’autres me permettent de trouver des mots bien calés, justement calibrés, correctement ajustés [merci auteurs et écrivains] que je peux utiliser pour mettre en ordre les réflexions qui m’ont imparfaitement traversé l’esprit ou normaliser des sensations ressenties. Tous participent à ma lente et progressive évolution, constituent un terreau de connaissances qui infléchit certains choix et en affermit de nouveaux, rendent compte de l’existence d’un environnement complexe tout en donnant les moyens de le décomplexifier.

 

Ma prise de conscience écocitoyenne étant une conséquence de mes lectures [je suis ce que je lis], j’ai décidé de laisser une place aux propos et idées que j’ai compris [déjà, cela permet de faire le tri ], apprécié et retenu de mes lectures. Non, je ne vais pas rédiger des fiches lectures exhaustives mais synthétiser certaines idées que je souhaite, par ce biais, continuer à véhiculer. Quant aux ouvrages, ils seront en rapport avec l’écologie, la nature, le temps, la consommation… [non, je ne dirai pas qui est l’assassin du dernier Fred Vargas]. Telle est donc l’objet de la nouvelle rubrique « EcoLivre », qui parsèmera ce blog, entre deux billets plus factuels ou « RTV » (« Raconte Ta Vie »).

A suivre…

Partager cet article
Repost0
5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 18:49

Yeux qui pleurent, nez qui goutte et chatouille, éternuements, gorge irritée, asthme… Aïe, le calvaire estival commence pour les 20% (source Afeda) de rhônalpins allergiques à cette mauvaise herbe invasive. Tout s’explique, le pic d’allergie aux pollens est installé dans le Rhône prévient Réseau national de surveillance aérobiologique (implanté à Saint-Genis l’Argentière). Ce pic avéré depuis la fin août 2011 survient un peu plus tôt cette année, alors qu’il y a déjà eu une alerte mi-juillet (mais le mauvais temps, qui n’a pas que des inconvénients, a permis de stabiliser la floraison et l’envol du pollen). Malheureusement, son niveau élevé reste « au top » pendant plusieurs semaines. Bon courage ! De manière générale, le calendrier de ce cauchemar estival est le suivant : l’ambroisie sort de terre en avril/mai, croît et fleurit en juin/juillet et la pollinisation se produit en août/septembre. Si le climat est plus ensoleillé et chaud, cet enchaînement prend de l’avance et la pollinisation s’allonge, accroissant d’autant l’exposition aux allergènes polliniques. Heureusement que le réchauffement du climat n’existe pas, on l’a échappé belle !

 

Les collectivités locales ne partent pas battues d’avance dans le combat contre ce fléau, qu’elles mènent depuis une décennie [la plante originaire d’Amérique du Nord est, elle, arrivée en France depuis la 2ème moitié du 19e siècle], Conseil général du Rhône en tête. Les moyens sont connus pour faire un sort à cette « taxifolia » des terres : entretien des bords de routes avant floraison, arrachage, mise en prairie (fleurs et gazon la repoussent naturellement). En bref, il s’agit d’éviter que cette plante, qui apprécie les terres nues (terrains vagues, chantiers [vu un petit buisson sur le terrain des futures archives départementales fin juillet], jachères, bords de routes ou de rivières mais aussi les terres agricoles comme les champs de tournesols [vu de belles rangées d’ambroisie sur les terres arables à l’est du jardin des Allivoz, au Grand parc de Miribel Jonage], ne trouve de zone de prédilection pour proliférer. A défaut, il est nécessaire d’intervenir au bon moment pour faucher les « épis verts » qui posent des soucis de santé publique. Chaque année, le Conseil général du Rhône, équipé d’une flotte de (roto-)faucheuses, investit du temps et quelques millions d’euros pour veiller au bon grain sur ses 3800 km de routes et mener notamment des campagnes d’arrachage (730 ha d’ambroisie expropriés l’an dernier). Le problème semble réglé en bord de route. Et ailleurs ? La région Rhône-Alpes étant très touchée, les préfets ont pris des arrêtés contre l’ambroisie pour mobiliser communes et agriculteurs. La lutte continue.

 

Les particuliers possédant des terrains sont aussi concernés puisqu’un arrêté les contraint à éradiquer correctement la plante [attention, gants et masque sont indispensables] sur leur propriété. Encore faut-il la reconnaître... L’ambroisie pousse en buisson peu touffu. La tige est verte et légèrement rouge [mais surtout verte], duveteuse car couverte de poils blancs souples et les feuilles très découpées et d’un vert uniforme sur les deux faces. Les fleurs, érigées en tubes verts (sur lesquels on peut distinguer les points jaunes de pollen), sont facilement reconnaissables dès qu’on a en tête le « portrait-robot » de cet ennemi public n°1 des jardins. Et comme chaque pied d’ambroisie peut déverser plus de 3000 graines dans le sol, autant dire que ses capacités de reproduction sont élevées. Toutefois, si le combat d’une éradication totale est peut-être perdu, il est important de savoir qu’en dessous d’un certain seuil, la gêne respiratoire est plus supportable ! Ouf, on respire !

 

L’Association française d’étude des ambroisies (Afeda) est la structure militante historique sur ce sujet, et ce, depuis sa création à Saint-Priest dans les années 80 : alerte puis apport de conseils aux pouvoirs publics, recherches puis formation aux bonnes pratiques préventives et curatives, suivi et mesure des quantités de pollen… Sur ce dernier point, une nouveauté a été testée à Saint-Priest et devrait donner lieu à une expérimentation à Bron : le « fluxage ». Ce terme barbare désigne le fait de faire circuler une voiture munie de filtres sur les chemins et d’analyser les pollens recueillis (les capteurs brondillants seront fixes). La technique permet à l’association de déterminer à quel moment les allergiques doivent prendre leur traitement avant d’être en crise et aux communes de savoir si leurs efforts sont suivis d’effet.

 

Vous voulez vérifier si vous fréquentez l’ambroisie sans le savoir ? Vous voulez reconnaître ses différents stades de croissance pour mieux lui tordre le cou ? Sachez que vous pouvez faire sa connaissance, ainsi qu’à ses cousines allergènes, grâce aux pédagogiques espaces verts de la ville de Lyon. Les jardiniers municipaux ont planté un bosquet des 5 plantes ennemies des allergiques et des panneaux explicatifs le long d’une allée du parc de la Tête d’Or entre le parc aux daims et le jardin botanique. Non, ce n’est pas pour faire fuir les flâneurs du dimanche mais pour montrer, expliquer et conseiller. Faites-y un tour, ne serait-ce que pour faire varier votre promenade au Parc.

  

Pour finir, des sources intéressantes :

-       Association française d’étude des ambroisies (AFEDA)         

 -      Ambroisie Info

-       Dossier sur l’ambroisie du Conseil général du Rhône

-       Numéro vert sur l’ambroisie: 0800 869 869 (mis en place par le CG 69) 

-    Stop Ambroisie 

-       Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA)

Partager cet article
Repost0
28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 13:38

C’est les vacances ! Est-ce inévitable pour autant d’oublier ses pratiques écocitoyennes ? Sous le prétexte de maximiser ce concentré de temps de loisirs correspondant aux 2 à 3 semaines de congés, doit-on se transformer en dévaleurs de montagnes aux quads tonitruants  ou en avaleur de vagues sur des jetskis polluants ? Est-il possible de ne pas devenir des surconsommateurs de gadgets sous plastiques, d’aliments industriels et d’activités électriques ? Ma réponse est oui car la « sobriété heureuse » me convient et m’épanouit. J’essaye de la mettre en pratique par plaisir (et non pas par idéologie) même si je ne me sens parfois à contre-courant de la manipulation commerciale ambiante qui veut que plaisir rime avec consommation, frénésie, agitation.

Mes vacances se sont donc très bien passées [merci]. Les voici traduites en estimations statistiques et symbolisées par le souvenir rapporté et par celui le plus apprécié.

 

Durée : 18 jours de vacances (17 nuits)

Destination : périphérie lointaine de l’hexagone

Moyen de locomotion : 1 voiture diesel (2 occupants), 2050 km en écoconduite, peu de micro-trajets (= quand la voiture est garée, elle ne bouge plus), routes nationales et départementales, trajet en étapes touristiques puis circuit touristique dans le département visité ; 1 seule phase courte de bouchons (dans une zone très touristique).

Logement : camping itinérant (+ 2 nuits en gite) ; prix des nuitées compris entre 10€ et 31 € (pour 2 personnes) ; aucune réservation à l’avance.

Activités : visites touristiques ; 10 randonnées (de 2h à 5h) ; 1 baignade ; 4 spectacles culturels (dont 2 gratuits) ; 2,5 livres lus ; 0 ciné  et 0 musée (trop de choses à faire en extérieur) ; 2 « spectacles naturels » (réserves naturelles) en plus des magnifiques paysages et panoramas rencontrés (et des « nez à nez » surprises avec les animaux et oiseaux) ; 1 journée d’écovolontariat.

Communication et informatique : 0 ordinateur personnel, 0 connexion à Internet, 0 utilisation de radio, usage de l’autoradio au moment des trajets, 6 SMS (dont sms utilitaires pour le voyage), 1 appel téléphonique utilitaire, 1 message perso sur 1 répondeur, 3 mms persos, 7 cartes postales, 1 gps.

Consommation alimentaire : 90 à 95% de l’alimentation achetée est locale, 90% de la nourriture achetée se fait sur les marchés ou directement aux producteurs et dans les boulangeries, boucheries et épiceries artisanales. Pour le complément : 2 magasins bio, quelques supérettes, 0 hypermarché. Il s’agit bien d’un choix car l’offre économique est aussi diversifiée que dans n’importe quel lieu en France. Du coup, c’est la razzia sur les spécialités locales : plus d’une vingtaine ont été dégustées. Et l’alimentation est le premier poste du budget vacances, ce qui ravit la gourmande que je suis ! D’ailleurs, pour compléter il faut ajouter 4 restaurants indépendants (pas de chaîne commerciale) et 1 glacier artisanal.

Gestion des déchets : 100% des déchets recyclables (verre / papier / carton / bouteilles plastiques-conserves-alu) ont été déposés dans les containeurs dédiés. Là aussi, c’est un choix et il s’accompagne de contraintes – surmontables - car rares sont les campings où tous les types de déchets recyclables trouvent leur place. Concrètement, cela signifie que je garde les déchets recyclables jusqu’à dénicher le prochain bac adapté.

 Achats de conserves et bocaux en verre, 1 seule bouteille en PET achetée, 0 cannette en alu.

Poubelle de déchets non recyclables au volume très faible : pas de suremballage, pas d’achat d’objets particuliers, nombreux sacs plastiques refusés et ceux qui ont été acceptés ont servi de sacs poubelles. Un seul camping (de type « à la ferme ») proposait 1 compost [vivement qu’ils prolifèrent !].

 

Les vacances sont aussi, traditionnellement, les souvenirs qu’on ramène. Voici donc celui que j’ai rapporté et le plus enrichissant [en plus de tous les moments agréables vécus].

1)      Un « souvenir » original : mon engagement moral et financier à Surfrider !

Je les estimais pour leur campagne de nettoyage des plages mais ils agissent dans d’autres domaines que celui des déchets aquatiques : programme de recherche, de veille et d’actions sur la qualité de l’eau et la santé, intervention juridique (procès) pour faire appliquer le principe de « pollueur / payeur » en cas de pollution constatée, protection des côtes et lutte contre leur artificialisation à outrance, …

Merci à ces « Gardiens de la Côte » !

Voici le site web de la Surfrider Foundation Europe. 

DSC02188.JPG

2)      Un souvenir immatériel : les 24h et quelques passées au milieu de naturalistes lors de l’action d’écovolontariat qui était l’un des objectifs des vacances. Merci à vous pour les connaissances transmises sur les oiseaux, votre passion, et sur vos témoignages sur votre mouvement militant (commencé dans les années 70), véritable action de résistance pacifique qui a porté ces fruits.  Toutes ces informations contribuent à ma compréhension de notre biosphère autant qu’à celle de l’Humain et sont les « petits cailloux » des cairns de ma construction personnelle.

Avec ce type de vacances, la reprise du boulot ce lundi se fera dans un état d’esprit plus « slow » qu’à l’accoutumée !

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 23:02

A Lentilly, c’est à l’étage d’une maison où l’on croise phasmes, mygales et scorpions que se tiennent les mystérieuses « soirées épinglage » d’Urbanbees. Cette activité est proposée au grand public certains soirs, au siège de l’association [merci LM pour leur organisation]. Accourez, elles permettent, tout en caressant les abeilles duveteuses, d’en apprendre plus sur cet insecte… et même de l’observer en gros plan. D’ailleurs, c’est impressionnant de déceler les grains de pollen jaunes coincés dans les poils ébouriffés d’un bourdon, de compter les segments d’une antenne ou encore de « faire de l’œil » à un millier de facettes noires.

Sans vouloir plomber l’ambiance, je précise cependant qu’une soirée épinglage nécessite de disposer d’un stock de corps d’abeilles récoltés plusieurs semaines avant.  Une récolte [ça c’est plus festif] consiste à attraper, à l’aide d’un filet à papillons abeilles toutes les butineuses qui prennent comme piste d’atterrissage une espèce de fleurs précise. Yeux aux aguets et filet à l’affut, le récolteur d’Arthropologia surveille également le chrono car il ne dispose que de 5 minutes à sa clepsydre avant de changer d’espèce de fleurs [« Vite, sors du bosquet ! Sors maintenant ! » ]. Et rebelotte pour la récolte suivante. En général, il faut compter une demi-journée pour ratisser un site et Urbanbees en compte 24 (7 sites en villes auxquels se rajoutent les sites périurbains et agricoles), de quoi occuper régulièrement la troupe d’abeillophiles.

Les "fous du filet" mettent ensuite les abeilles capturées, qui ont donné sans le savoir leur corps à la science et sont tuées au cyanure, dans des récipients où elles sont triées par récolte avec un papier recensant les informations clés : date, nom du collecteur, numéro du site UrbanBees, code de l’essence de fleurs butinées. Après un temps de séchage, peut alors se pratiquer l’activité « épinglage » durant laquelle les abeilles doivent être transformées en poupées vaudous. Elles seront envoyées, en fonction de leur genre, aux spécialistes européens (à Londres, en Belgique…) capables d’identifier leur espèce.

Manipuler une abeille nécessite du doigté. Pour ma part, je suis restée au niveau « Grand débutant » et je n’ai donc pas été d’un grand secours. Bravo aux deux expertes d’Arthropologia qui manient l’épingle les yeux fermés.

EpinglwebJe vous explique la méthode.

-        Repérer si l’individu que vous tenez délicatement entre les doigts est un mâle en observant certaines caractéristiques, dont le nombre de segments sur les antennes (invisibles à l’œil nu, il faut la loupe).

-        Si c’est un mâle, ça se complique : il faut lui extirper et exposer ses « genitalia » [encore faut-il les trouver d’ailleurs et même les plus doués s’y emmêlent parfois les aiguilles ]

-        Cette épreuve de dextérité réussie, il est nécessaire de faire rire aux éclats l’abeille = écarter ses mandibules [ça aussi, pas facile mais je n’ai rien trouvé de simple en fait, même si tout m’a amusé]

-        Ensuite, on épingle l’abeille de façon à lui faire faire un triple grand écart [et oui, il y a 6 pattes], tout en défroissant et rangeant les ailes élégamment.

-        Au final, la mannequin, coincée sur son podium de polystyrène, est rendue facilement observable. Plus tard, elle sera regroupée avec les autres espèces de son genre, mise en boîte et prête à partir en voyage. Vivement les résultats à venir, qu’Arthropologia a la charge de synthétiser !

Et testez les soirées "épinglage" pour jouer au scientifique, poser vos questions sur la petite Maya et... évaluer votre habileté. La prochaine a lieu jeudi 4 août 2011.  

Partager cet article
Repost0
20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 20:57

4 pattes griffues, 1 tête cornue, 1 queue pointue… telle est la Tortue malfoutue de Floride. Je trouve qu’une tortue, c’est plutôt mignon, mais pas celle-là, avec son air agressif et ses peintures de guerre rouges à la tortue Ninja. Beaucoup ont cependant succombé à son charme guerrier car elle a connu un succès commercial entre les années 1980 et 2000. Et l’on en perçoit encore les dégâts de nos jours… à l’heure où cette tortue est classée « espèce invasive » et qu’elle batifole dans la campagne française.

Pourtant, elle ne s’est pas retrouvée là toute seule. Ce n’est pas son instinct qui l’a fait jouer au GI et débarquer de sa Floride natale sur les côtes françaises. Tout le monde le sait, la tortue et ses consœurs se sont mises à visiter la brousse franchouillarde suite à leur « mise à la retraite forcée » par des familles lassées et inconscientes des conséquences écologiques de leur geste. Eh oui, un NAC (nouvel animal de compagnie) est ravissant petit [oh, regardez comme elle agite ses petites pattes pour rejoindre la petite île en plastique !] mais moins quand il grandit. Grave erreur que ces abandons généralisés car le climat tempéré a bien plu à notre touriste américaine et elle s’est vite trouvée des copines et des copains pour fonder de vraies communautés en zones humides, déséquilibrant des écosystèmes aux dépens d’espèces autochtones.

Ne jetez pas vos tortues dans la nature, surtout qu’il existe une autre solution écologique et pratique : les laisser dans un zoo. Ces derniers ont l’obligation de recueillir les tortues dont les gens se sont lentement ennuyés. Celui du parc de la Tête d’Or prend les vacances de ses pensionnaires très au sérieux depuis la création du centre de récupération des tortues de Floride, en 2006. Ici, « c’est Miami » : vaste plan d’eau pour que les tortues puissent faire des longueurs entre les canards, berges arborées pour se dorer la pilule carapace, troncs pour épater les copines lors des concours de plongeon, …. En juillet 2011, elles sont 1135 tortues de Floride à s’éclater à « Tête d’or beach ». Vous pouvez les voir se la couler douce en vous rendant derrière l’espace de jeux et le théâtre de Guignol, où se trouve le centre de récupération.

 

DSC00118web.jpgMais, en attendant, votre tortue s’ennuie peut-être chez vous [ou elle vous ennuie ]. Alors il y a deux façons de mettre sa tortue au vert : en la laissant discrètement dans le bassin herbeux attenant au rocher qui sert de fontaine (du côté du parc au daim), où un soigneur passe quotidiennement, ou la laisser au secrétariat de l’administration du parc (la maison à proximité). Et contrairement à ce que je pensais, 80% des gens franchissent la porte du local pour faire leur don en bonne et due forme et s’inquiéter du traitement qui sera réservé à leur ex animal de compagnie. Côté formalité, l’attestation de don est un formulaire simple (nom, adresse, prénom de la tortue, régime alimentaire [un conseil du jardin zoologique de Lyon : évitez les « ?? », crevettes grises et diététiquement nulles !]) mais indispensable pour régulariser la situation de la nouvelle « orpheline ». Il permet aussi des statistiques.

 

Alors, ça donne quoi depuis 2006 ? 1648 abandons mais un chiffre annuel en baisse nette et continue ! Plus de 400 la 1ère année, puis moins de 400, 300, 200. Ca dégringole et tant mieux si c’est un signe que la mode des tortues et l’habitude de les jeter dans la nature sont passées. Et longue vie aux retraitées du centre de récupération du parc de la Tête d’Or, choyées par leurs soigneurs !

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 22:12

Lyon, ville d’innovation, nous en met… plein la vue ! La dernière trouvaille : des plaques de rues solaires pour faire briller quelques noms du 3ème arrondissement 24h sur 24h. Le « Cours de la Liberté » en jaunit d’émotion. Désormais « à la pointe », les plaques de rue chargent chacune leur cellule photovoltaïque afin d’alimenter une batterie pour mieux resplendir toute la nuit. Wahh !

 

Nan, faut pas croire, c’est très utile, les plaques éclairées !

 

D’abord pour les automobilistes. Certes, ils ne sont pas très nombreux puisque tout le monde fait enfin l’effort de laisser sa voiture dans des parcs relais et de se déplacer en centre-ville en transport en commun [l’espoir fait vivre ]. Revenons-en donc aux réfractaires aux TCL. Quel changement pour eux ? Ils voient mieux les plaques de rues. Comme elles sautent aux yeux, c’est le bonheur pour se repérer aisément. Ah, j’entends des voix dire que les voitures sont équipées de GPS et qu’on ne cherche plus le nom des rues. Ce n’est pas faux ! Eh bien, ils n’ont qu’à le débrancher durant les 100 mètres équipés de plaques solaires et passer la tête à travers la vitre ouverte, « comme au bon vieux temps », pour profiter de ce gadget cette innovation. Attention cependant de ne pas se faire « décoiffer » par un vélo’v qui double, ce serait bête d’être un béat abîmé.

 

Les cyclistes et les piétons sont les grands « bénéficiaires » du nouveau système car, eux, ils n’ont pas de GPS ! Bigre, comment je pouvais m’en passer avant ? Hum. J’approchais mon deux roues ou mes deux genoux de la cible zieutée, je levais la tête et je décryptais l’écriture… à la lueur des éclairages publics. Donc, là, je fais la même chose (d’un point de vue mécanique, pas de changement puisque je n’ai pas de vue bionique) et… je suis éblouie, c’est le petit plus .

DSC01237web.jpg 

Bon, vu que les raisons de l’implantation ne semblent pas être utilitaires, elles doivent êtres liées au « prestige » du quartier de la Préf’. Le choix vise en effet à mettre en valeur le « Carré Préfecture » du nom  choisi pour le « rebaptême » [bien oui, on dit bien rebaptisé] du pâté de maisons au nord de l’Hôtel de la préfecture, jusqu’au cours Lafayette. Mouais, c’est surtout révélateur d’époque actuelle, celle où l’on remplace systématiquement le vieux par du neuf ou du technologique, même si le progrès n’est pas notable. Et les plaques solaires sont « hyper tendances ». Demander son avis à un promeneur nocturne ou un touriste noctambule… si vous y arrivez. Ne cherchez pas, il n’y en a pas dans le quartier [sauf quand il y a les superbes expositions autour de la Préfecture !]. Au mieux, on croise des « passants », qui rejoignent des lieux plus vivants. Conclusion, désormais, les insomniaques et les nightclubbers voient mieux le nom de rue qu’ils ne connaissent pas et qu’ils n’ont pas besoin de connaître . Il est encore loin le temps où l’on se donnera rendez-vous au « croisement du cours de la Liberté et de la rue Rabelais » au lieu des traditionnels « sous la queue du Cheval » ou « place Saint-Jean ».

Partager cet article
Repost0
4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 20:33

A la demande collective et unanime… d’un « fan » , voici un des nouvelles fraîches de la « verrue» du bord de Rhône [spéciale dédicace à Matthieu qui en a fait récemment la demande]. En septembre 2010, j’évoquais, dans « Tourisme vers Bellecour : le détail qui tue », la présence d’un monstrueux ascenseur désaffecté faisant de l’œil aux touristes. Le billet intriguait mais nécessitait quelques précisions.

Tout d’abord, en juillet 2011, l’ascenseur inutile bombe toujours son torse métallique sur le quai du Dr Gailleton longeant le Rhône, au sud du pont de la Guillotière et à une trentaine de mètres au nord de bouquet de fleurs multicolores (très apprécié « Flower Tree » de l’artiste coréen Jeong Hwa Choi). Plus précisément, il surplombe l’embarcadère de l’Hôtel-Dieu, que l’on peut utiliser pour emprunter les navettes fluviales lors de chaque biennale d’art contemporain de Lyon. En fait, il y donne accès, car l’arrivée de l’ascenseur débouche au nord du « bas-port »  [prendre à gauche après avoir descendu les marches en pierre]. L’accessibilité était prévue dans les plans d’origine comme en témoigne le plan incliné qui prolonge la sortie du bas, elle aussi condamnée.

DSC01051.JPG

Une desserte complète du lieu a donc été prévue à un moment donnée, mais par qui ? La « paléographie » de la signalétique de ce vestige contemporain donne la réponse : on peut distinguer, entre les tags des côtés de la cabine de l’ascenseur, le nom « Halte fluviale Antonin Poncet » et repérer la charte graphique des TCL (logo M du métro et sigle habituel de l’ascenseur). Reste à savoir quand et pour quel usage précis – la station de métro Bellecour semblant éloignée et les TCL n’étant pas encore équipés de sous-marins – Lyon s’est-elle pourvue d’une halte fluviale. Je vais mener l’enquête sur ce point hautement préoccupant . Une hypothèse peut déjà être émise : la Ville aurait eu le grand dessein de prévoir des navettes fluviales TCL sur le Rhône (ou pour la biennale ?) qui n’ont finalement jamais voguées donc nécessitées d'ascenseur opérationnel toute l'année ?!

En attendant la réponse du Sytral contacté, il est intéressant de voir que la cabine évolue au fil des semaines, se parant de tags ou affiches différentes. Pour rendre hommage aux artistes anonymes prennent soin de la parer de couleurs et de renouveler ses fards, je propose de la considérer comme une œuvre d’art contemporaine du 2ème arrondissement à part entière, au même titre que le bouquet de fleurs, et de la nommer « la Verrue bariolée ». Elle mérite donc un album de photos que j'essayerais de mettre à jour régulièrement : à voir ici.

Touristes de Lyon et d’ailleurs, venez admirer « la verrue bariolée » lors de votre prochain passage dans notre cité et, au lieu de froncer les sourcils, consacrez-lui une photographie !

Partager cet article
Repost0