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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 20:43

Et bien ce n’est pas une bouteille mais un berlingot de lait !

Bien en vue dans un distributeur de Villeurbanne, il témoigne d’une initiative réussie menée par quelques éleveurs de la région lyonnaise qui ont pris le taureau par les cornes [et la vache par le pis] pour aller chercher le client où il se trouve. En l’occurrence, l’amateur de lait cru vit à Villeurbanne… mais c’est toute une histoire qu’il faut conter par le début.

 

L’aventure du lait en distributeur commence en 2009 avec la crise du lait, qui se traduit, pour les agriculteurs rhodaniens, par une baisse de prix de 10 centimes. 10 centimes de moins, quand la coopérative laitière achète le lait à 20 centimes le litre au lieu de 30, c’est une chute radicale... Parmi les « paysans » concernés (oui, ils revendiquent l’appartenance à « l’agriculture paysanne », noble pratique qui se distingue de l’agriculture intensive), les propriétaires de 4 exploitations agricoles de l’ouest lyonnais commencent à réfléchir aux moyens de développer la vente directe qui leur permettrait de ne plus être la « vache à lait » de quiconque.

Au même moment, l’un d’eux rencontre l’association Arc en Ciel, dont l’objectif est l’assistance au développement de projet. La problématique bien réelle des agriculteurs devient leur premier cas pratique et la cogitation aboutit à la proposition d’installer un distributeur de lait dans la mythique rue de la Ré. Le projet n’émerge pas car la rue est incompatible avec la « pousse » de distributeurs. La vente directe commence cependant, vers août 2010, lors de permanences à la MJC du plateau de la Duchère puis à la Guillotière.

On est loin cependant du laitier en costume proposant ses timbales de fer ou ses bouteilles en verre dans les quartiers. Le lait est vendu, comme c’est le cas actuellement, en berlingots ! Le système connaît ses limites : contraintes des horaires fixes (pour les clients) et nécessité de la présence d’un vendeur.

C’est là que rejaillit l’idée de distributeur. 24h sur 24h, quiconque a envie de boire un « blanc de blanc » peut désormais le faire lait-galement. La rue de la Ré est oubliée, le projet réétudié : le 29 février 2012, au 65 route de Genas (Villeurbanne), le 1er distributeur de lait grand lyonnais est inauguré.

P3251028webComment ça se passe pour nos laitiers ? Le prix de vente correspond au prix de production (coût de la matière première, temps de travail…) auquel on ajoute les charges d’empaquetage (coût des berlingots, locations du distributeur et de l’emplacement…). Ce prix prend en compte, heureusement, une « marge de sécurité » prévue pour permettre aux agriculteurs de faire un peu de bénéfice. Le consommateur achète donc le lait à 1,20€ le litre ou 2 € les deux litres. Pour être rentable, il faut vendre 700 litres par mois, soit grosso lacto 120 litres par semaine. Le ravitaillement est assuré par la société Arc-en-Ciel, associée aux agriculteurs dans la société au doux nom de « Monts Lait ». Tous les deux jours, les invendus sont récupérés (ils serviront à nourrir les veaux des fermes) et remplacés par du lait tout frais [pas risque de transformation en fromage : le délai de consommation est de 4 jours]. Pour le premier bilan, un peu de patience et verdict en fin d’année 2012 (la location étant annuelle).

Ah, j’oubliLait !

Consommer du lait cru, qui plus est en berlingot, nécessite un minimum de pratique. Un sachet de liquide, c’est mou donc ça ne tient pas tout droit dans le frigo contrairement à une brique de lait. Prenez donc garde aux explications mentionnées sur l’emballage dessus pour bien l’ouvrir et le conditionner. De plus, il faut savoir comment le cuisiner alors voici quelques idées gourmandes : béchamel, gratin dauphinois (le lait remplaçant la crème puisqu’il contient 40% de matière grasse), flan aux œufs, crème au chocolat…

AlLAITchant, non ?

* Laiterie des Monts du Lyonnais : fermes La Font-du-Loup (Meys), Le Pis-Vert (Pomeys), Les Deux-Hélices (Duerne), Le Prat (Saint-Martin-en-haut)

 

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